G1. Des réseaux de production et d’échanges mondialisés
Les questions du programme:
Ce thème traite de la production et de l’expansion des flux de marchandises et de services. Cette production et cette expansion, favorisées par l’évolution des transports en premier lieu maritime (le conteneur et le porte-conteneur) et par la révolution numérique, s’organisent en réseaux
Cours
Résumé:
La conception, la production et la consommation d’une grande partie des biens s’opèrent à l’échelle mondiale. La production sur plusieurs sites des entreprises multinationales, les accords entre États, la consommation et les déplacements des individus sont les principaux facteurs de la mondialisation. Les entreprises prennent en compte les spécificités de chaque territoire (compétences, coûts du travail, entreprises locales, proximité des marchés), et les possibilités d’économies d’échelle pour déterminer la localisation des différentes étapes du processus de production.
L’expansion des échanges mondiaux de marchandises, de capitaux et de données s’inscrit dans trois grandes transformations :
l’évolution des transports avec les transports aériens (fret aérien et avions cargo) et maritimes (porte-conteneurs géants)
celle de la logistique (grands ports, aéroports et plateformes multimodales)
et la révolution numérique (notamment réseaux de câbles sous-marins et liaisons satellitaires).
Toutefois, la mondialisation de la production et l’expansion des échanges ne concernent pas de la même manière tous les pays et territoires, du fait de barrières politiques, économiques et administratives.
I - Une production à l’échelle du monde
Aujourd’hui, les entreprises multinationales (FTN) organisent leur production à l’échelle du monde. Elles conçoivent sans cesse de nouveaux biens dans leurs centres de recherche et développement (R&D), mais les activités d’assemblage sont réalisées dans les pays à bas coût de main-d’œuvre.
Cette organisation de la production appelée aussi division internationale du travail (DIT) génère de nombreux flux d’échanges. Les matières premières et les composants sont envoyés vers des usines souvent situées en Asie du Sud. Puis, les produits finis sont exportés vers les grandes zones de consommation des pays développés, notamment en Europe de l’Ouest et en Amérique du Nord. Ces productions transitent par des plateformes multimodales (hub) avant leur distribution et leur commercialisation. Pour faciliter cette circulation des marchandises, les États ont signé des accords de libre-échange sous l’égide de l’OMC.
II - Un monde en réseaux
Pour fonctionner, cette mondialisation recourt à de puissants moyens de communication. Des réseaux satellitaires et des câbles sous-marins relient une multitude d’ordinateurs et de téléphones mobiles. Cette révolution numérique permet des flux instantanés d’informations ou d’argent sur toute la planète. Ces puissants moyens concernent aussi les flux matériels. De vastes hubs, portuaires et aéroportuaires, sont interconnectés par des avions-cargos et des porte-conteneurs sans cesse plus performants.
La révolution des transports est donc marquée par le gigantisme. L’ensemble de ces équipements rapproche les façades maritimes des pays les plus dynamiques, notamment celles de la Chine, des États-Unis ou de l’Europe du Nord. Quelques lieux, comme les détroits d’Ormuz et de Malacca ou les canaux de Suez et de Panama, situés sur les grandes routes maritimes, sont ainsi devenus stratégiques dans l’économie mondiale.
III - Une mondialisation durable
La concurrence entre les acteurs économiques dans un monde global intensifie les contrastes entre les territoires. Les métropoles sont des lieux de fortes inégalités, où se côtoient les gagnants et les perdants de la mondialisation. Dans les pays du Sud, les petits producteurs agricoles ou les ouvriers des sous-traitants peinent à s’assurer des revenus équitables. La pandémie liée à la Covid-19 a rappelé la dépendance de certaines économies à l’Asie du Sud-Est et à la Chine, « l’usine du monde ».
Ces flux planétaires sont d’ailleurs source de nombreuses pressions sur l’environnement, notamment la pollution de l’air et de l’eau. Pour relever ces défis et lutter contre le réchauffement climatique, l’ONU encourage la mise en œuvre des 17 objectifs du développement durable (ODD).
Notions et mots-clés :
Communication
Mondialisation : Augmentation des échanges et des moyens de transport et de communication aboutissant à une interdépendance et mise en relation des différentes régions du monde.
Acteur: organisation politique, ou régionale dont l'action a des effets sur un territoire.
Flux: Courants d’échanges visibles (marchandises, hommes) ou invisibles (informations, capitaux) qui couvrent la planète. L'ensemble des flux forme des réseaux.
Réseau : ensemble de lignes ou de relations qui connectent des lieux et des sociétés entre eux. Certains réseaux sont physiques comme les autoroutes ; d’autres sont immatériels comme internet.
Transports
Plateforme multimodale (hub): lieu qui connecte plusieurs modes de transport (routier, ferroviaire, aérien, maritime, fluvial) pour faciliter la circulation des hommes ou des marchandises: fret est centralisé puis redistribué.
Maritimisation : processus d'accroissement échanges internationaux par voie maritime.
Révolution des transports : bouleversement des échanges par le développement de moyens techniques performants dans le but de faciliter la circulation des marchandises : porte-conteneurs géants, drones, hubs.
Économie
Entreprise multinationale ou firme transnationale (FTN) : entreprise organisée à l’échelle internationale qui possède, à l'étranger, des sociétés, dont elle contrôle au moins 10 % du capital et dont le chiffre d'affaires dépasse 500 millions de dollars: Nike, Coca, Total, Mercedes etc.
Division internationale du travail (DIT): organisation du travail qui entraîne, à l'échelle du monde, la spécialisation des pays dans les activités économiques dans lesquelles ils ont des avantages sur les autres pays.
Délocalisation : transfert d’activités, de capitaux et d’emplois dans un pays proposant des coûts de production plus avantageux.
IDE (investissement direct à l'étranger): achat d'actifs se traduisant par la création de filiales dans un pays étranger ou par la participation au capital d'une firme étrangère.
Acteurs économiques:
Triade : ensemble des trois aires de puissance qui dominent l'économie mondiale : Amérique du nord (États-unis et Canada), Union Européenne (avec Suisse et Norvège), Asie de l'est (Japon et Corée du Sud).
G20 : groupe de 20 pays associant les pays de la Triade aux grands pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, pour favoriser la stabilité financière internationale et fixer des objectifs économiques communs.
BRICS : sigle désignant les grandes puissances émergentes (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
OMC : Organisation mondiale du commerce. Elle fixe les règles du commerce international.
FMI : Fonds monétaire international. Il veille par exemple à la stabilité du système de change international
GAFAM : acronyme des cinq géants du web américains Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft. Équivalent chinois: BATX: Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi.
Repères (en italiques, les repères du collège) :
Les métropoles les plus grandes et les mieux connectées du monde.
Les mers et océans principaux ainsi que quelques lieux stratégiques (isthmes, détroits, canaux).
Les façades maritimes majeures et quelques grands ports mondiaux.
Trois aéroports internationaux (un en Europe, un en Amérique, un en Asie):
Europe: Paris-Charles de Gaulle et Londres - Heathrow
USA: Atlanta Hartsfield - Jackson
Asie: Pékin-Capitale et Tokyo Haneda
Les noms d’entreprises multinationales de trois continents différents:
Walmart (USA): grande distribution
Toyota (Japon): automobile
Royal Dutch Shell (Pays-Bas): pétrole
Exemples marquants
La puissance des firmes transnationales
80 000 FTN font travailler 80 millions de personnes
Les FTN contribuent pour 1/4 à la production mondiale et alimentent les 2/3 du commerce et ont des chiffres d'affaire supérieurs au PIB de nombreux États.