G2. L’Afrique, un continent en recomposition

Les questions du programme:

Composée de 54 pays, l’Afrique est un continent confronté au défi démographique. Caractérisé par une forte croissance démographique (41 % de la population a moins de 15 ans), une urbanisation rapide et une forte littoralisation, le continent est aussi marqué par des flux migratoires complexes liés pour partie aux conflits ethniques et de frontières entre les États africains. L’Afrique est aussi confrontée au double défi du développement et de la démocratie. Bien que l’Afrique soit riche en ressources, de nombreux pays africains restent néanmoins confrontés à de grandes difficultés économiques et aux enjeux du développement durable : la moitié de la population pauvre dans le monde se trouve en Afrique. Dans de nombreux pays africains, l'amélioration des conditions de vie et de la situation économique est soumise à la mise en place d’une meilleure gouvernance* des États. Si les pays africains participent au commerce international, notamment en exportant une partie de leurs ressources agricoles, minières et énergétiques, ces ressources ou leurs rentes contribuent inégalement à leur développement, attisent les conflits et accroissent l’insécurité.

De multiples acteurs économiques, publics ou privés, contribuent à l’émergence de nouvelles dynamiques spatiales pouvant conduire à des recompositions territoriales: les corridors de développement et les zones franches en lien avec les ports maritimes sont le fruit de politiques de coopération entre les États africains et avec de nouveaux partenaires commerciaux et investisseurs (Chinois ou Indiens par exemple). Aux côtés d’acteurs anciennement présents (Français, Britanniques, Américains), la Chine joue un rôle croissant en Afrique où elle est devenue le premier investisseur et créancier. La Chine participe à la construction d’infrastructures et développe les zones économiques spéciales depuis 20 ans ; elle cherche à intégrer le continent africain dans son projet d’expansion des « Nouvelles routes de la soie ». Ces évolutions engendrent une Afrique à plusieurs vitesses : alors que des puissances économiques émergent comme le Nigéria (État de la rente pétrolière en essor) et l’Afrique du Sud (la première puissance économique du continent africain, membre du G20), d’autres États sont davantage en difficulté économique. Nombreux sont les pays en proie à l’instabilité politique, à la corruption et aux conflits.

Les défis du continent africain

• L’Afrique possède d’importantes ressources en matières premières (minières, énergétiques, agricoles) et son patrimoine naturel et culturel est varié. Sa population, jeune et mobile, est en forte croissance (2 milliards en 2050) : c’est un défi en termes de sécurité alimentaire, de santé et d’éducation.

• Le développement a progressé mais est encore faible dans une majorité de pays de l’Afrique subsaharienne, 33 pays (sur 54) font partie des pays les moins avancés au monde.

• Une bonne gouvernance paraît essentielle pour améliorer les conditions de vie et la situation économique des pays : la majorité des États ont un régime autoritaire ou des institutions démocratiques fragiles, la corruption est importante et l’insécurité freine le développement.

L’Afrique dans la mondialisation

• L’ouverture sur le monde s’accentue et l’intégration à la mondialisation se fait notamment par les exportations de ses ressources dans le monde entier. Le tourisme se développe ainsi que les nouvelles technologies.

• Le continent connaît une croissance économique et attire beaucoup d’investissements étrangers. Ce phénomène prend des formes multiples : construction d’infrastructures de transport, achat de terres, installation d’entreprises, de plantations… Les ports en particulier se sont développés, facilitant le transit international de marchandises. Longtemps dominés par l’Europe, ces investissements concernent également d’autres États. La Chine est devenue le premier partenaire et cherche à intégrer le continent dans son projet d’expansion des « nouvelles routes de la soie ».

• La mondialisation se manifeste aussi dans des trafics illégaux divers, dans des atteintes à l’environnement. Elle pose la question du développement durable et celle de la dépendance vis-à-vis de l’extérieur.

Des inégalités d’intégration et de développement

• La mondialisation a des impacts variés entraînant des recompositions territoriales et créant des contrastes de développement. Les échanges maritimes explosent et génèrent une forte activité dans les ports qui s’agrandissent, mais aussi dans les métropoles côtières, ce qui renforce la littoralisation. Les centres d’affaires concentrent les fonctions de commandement, et des centres commerciaux apparaissent avec l’émergence d’une classe moyenne. La croissance urbaine entraîne un étalement urbain avec les problèmes inhérents (pollution, circulation…) et de fortes inégalités sociospatiales (bidonvilles). Des corridors industriels et des zones économiques spéciales (souvent en lien avec des ports) se développent.

• Le continent montre ainsi une hétérogénéité : dans le sillage de l’Afrique du Sud, première puissance africaine, des États se développent comme le Nigeria, les pays du Maghreb. Les PMA, quant à eux, continuent souvent à stagner avec une pauvreté importante, en particulier ceux qui sont enclavés ou/et instables (ex. : Soudan du Sud, Somalie, Tchad, Mali, Burundi).

LE B.A. BA:

Notions importantes

Développement : amélioration des conditions de vie et de la qualité de vie d’une population.

Gouvernance : manière de gouverner, de gérer un État ou une autre institution.

Recompositions territoriales : mutation d’un espace sous l’effet d’un ou plusieurs processus.

Ressources

Zone économique spéciale : espace bénéficiant d’avantages fiscaux dans le but d’attirer des investissements étrangers et l’implantation d’entreprises.

Capacités travaillées

Situer quelques ressources stratégiques (eau, énergie, matières premières par exemple) en Afrique.

Caractériser l’urbanisation du continent africain à partir de cartes.

Rendre compte à l’oral de manière individuelle ou collective des stratégies d’implantation de la Chine en Afrique.